Violences conjugales

Sylvie est mère de famille. Son mari lui fait subir des violences conjugales. Elle arrive à dissimuler les marques sous ses vêtements et aucun de ses collègues ne se doutent de quelque chose. D’ailleurs, c’est son travail qui la sauve. En effet, cela lui permet de respirer la journée avant de rentrer le soir et sans savoir de quelle humeur elle retrouvera son mari. Avec la Journée Internationale des Droits des Femmes, le sujet des violences refait surface sur les réseaux sociaux. De plus, à cause de la pandémie, Sylvie doit rester enfermée chez elle avec son mari 24 h/24. Elle décide enfin de prendre conscience et de réagir face à cette situation dangereuse.

 

Quels sont les chiffres concernant les violences faites aux femmes en 2020 ?

Pour recontextualiser, Sylvie se renseigne sur les chiffres clés concernant les violences faites aux femmes en France. Voilà ce qu’elle trouve :

  • 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales en France chaque année. 3 femmes sur 4 déclarent des violences répétées.
  • 12 % des 2 167 françaises interrogées pour une étude de l’institut Ifop, ont déjà été victimes de viols. 43 % d’entre elles ont subi des agressions sexuelles.
  • En 2018, la Délégation d’aide aux victimes (DAV) recense 149 meurtres par conjoint (121 femmes victimes et 28 hommes victimes). 21 enfants ont également été tués cette même année à la suite des violences dans les couples.
  • En 2018, 47,7 % des décès à la suite des violences conjugales ont été commis dans des couples mariés, contre 22,1 % dans des couples en concubinage.
  • La présence d’alcool est dans 29,5 % de ces décès de 2018, et 12,1 % avec des stupéfiants.
  • L’arme à feu est en 2018 à l’origine de 31,8 % des féminicides. L’arme blanche est à 31,30 % et les coups dans 7 % des cas.
  • 23 % de ces victimes de 2018 avaient entre 40 et 49 ans.

D’après le numéro d’écoute national (3919), c’est une hausse de 40 % d’appels de victimes qui ont été recensés au premier confinement au printemps 2020. La ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a annoncé que lors du second confinement, c’est plus de 60 % de signalements par rapport à la situation normale en France.

Plus en détails, selon le service d’écoute des victimes de violences conjugales, entre la semaine du 9 mars 2020, juste avant le confinement, et celle du 20 avril 2020, pendant le confinement, les chiffres ont considérablement augmenté. En effet, on parle d’une hausse de presque 400 % entre ces deux semaines. Soit, le nombre d’appels qui est passé de 2 145 à 8 213.

Le numéro d’écoute national ainsi que la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr ont été énormément sollicité pendant ces confinements. Le taux de violences faites aux femmes est aujourd’hui extrêmement élevé. Comme l’a soulignée Marlène Schiappa, les taux entre le premier et le second confinement démontre un plus grand nombre d’appels lors du confinement de novembre malgré qu’il ait été moins strict.

La COVID-19 est-elle responsable de cette hausse des violences conjugales ?

Les associations contre la maltraitance des femmes redoutaient le confinement. En effet, elles avaient peur que survienne une hausse des violences conjugales. D’après les chiffres, c’est malencontreusement ce qu’il s’est passé. La COVID-19 a aggravé la situation de nombreuses femmes, qui comme Sylvie, subissaient déjà des violences conjugales. Elles se sont alors trouvées enfermées entre les murs du domicile avec leurs conjoints ou maris violents.

A cela s’ajoutent les tensions liées à la crise économique et sociale qui rajoute de nouvelles difficultés et du stress supplémentaire. En effet, la crise sanitaire a causé dans de nombreux foyers des difficultés financières, du stress lié à l’éducation des enfants ainsi qu’un manque de contact social. Toutes ces charges mentales entraînent un climat conflictuel dans les foyers déjà défaillant. La pandémie a donc pu causer de nouvelles violences dans les couples ou aggraver celles-ci.

Face à ce constat, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sollicite les gouvernements afin qu’ils déploient des moyens à l’encontre des violences faites aux femmes.

Cependant, pour la Mission Interministérielle pour la Protection des Femmes (MIPROF), le nombre de victimes accompagnées en évolution ne signifie pas inéluctablement une hausse des violences conjugales. En effet, pour la MIPROF, cela pourrait être le signe que les moyens mis en œuvre par l’Etat pour accompagner les victimes leur ont permis de se manifester davantage.

 

Quels sont les moyens mis en œuvre par l’Etat pour la protection des femmes maltraitées ?

Parmi les moyens mis en place par l’Etat pour les femmes le cas de Sylvie, subissant des violences, le numéro de téléphone 3919, géré par la Fédération Nationale Solidarités Femmes (FNSF) permet aux victimes de recevoir de l’aide et de l’écoute nécessaire.

De plus, en 2018, la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr a été créée dans le but d’effectuer des signalements en ligne de manière anonyme. En 2 ans, les agents chargés d’être à l’écoute des victimes (anonymes ou non) ont compté plus de 20 000 tchats en ligne. Ces agents orientent les victimes vers des commissariats ou des gendarmeries pour déposer plainte. Si les victimes n’acceptent pas de porter plainte, alors elles sont dirigées vers des associations spécialisées. Rappelons que le fait de démarcher cette plateforme est pour certaines d’entre elles, un pas considérable en avant pour améliorer leur situation. Par ailleurs, si la victime risque une menace immédiate, les agents peuvent faire intervenir une patrouille de police directement sur place.

En cas de violences conjugales, les victimes peuvent également demander de l’aide à leur pharmacien grâce au code « masque 19 ». Le pharmacien pourra ainsi comprendre qu’il devra alerter immédiatement les forces de l’ordre. Sylvie a fini par se servir de ce code à la pharmacie en face de chez elle. Elle a demandé à son pharmacien s’il aurait des masques 19 en stock. Afin de ne pas éveiller les soupçons de son mari à côté, le pharmacien lui a annoncé qu’il n’y en avait plus et lui a demandé ses coordonnées afin qu’elle puisse être recontactée lorsqu’ils en recevraient. Ainsi, les coordonnées ont été transmises aux forces de l’ordre qui sont intervenu à son domicile.

D’autres dispositifs pour la lutte contre les violences conjugales ont été mis en place depuis 2020 :

  • Les centres commerciaux et les pharmacies permettent aux victimes de se réfugier, car les lieux d’accueil prévu à cet effet sont fermés à cause de la crise sanitaire
  • Les forces de l’ordre doivent systématiquement intervenir au domicile lorsqu’il y a un signalement
  • Des moyens silencieux ont été mis en place : les tchats, les plateformes de signalement ainsi que les SMS au numéro 114

 

La formation, l’éducation et la sensibilisation de la population au sujet des violences conjugales est plus que nécessaire. Effectivement, il est important de lutter contre ce fléau, d’apprendre à reconnaître les signes et savoir comment réagir que l’on soit victime ou témoin de violences faites aux femmes. Afin d’éduquer vos salariés au processus de la violence conjugale, Reverto propose une formation en réalité virtuelle. Celle-ci a pour but de créer de l’empathie et de comprendre les enjeux de la circonstance à un plus grand nombre de personnes. Grâce à la VR, les participants se sentiront plus concernés par la situation qu’ils vivront à travers le casque de réalité virtuelle.

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