La loi Rebsamen du 17 aout 2015 sur le dialogue social inscrit l’interdiction d’agissements sexistes au travail dans la loi. Cette notion, codifiée à l’article L 1141-2-1 du Code du travail, recouvre tous les agissements liés au sexe d’une personnes ayant pour effet de porter atteinte à la dignité ou de créer un environnement hostile. Cependant, malgré ce cadre législatif nouveau, il est encore difficile d’identifier des situations sexistes et de comprendre ce que ressent une victime tant qu’un individu n’y a pas été confronté. Dans ce cadre, la réalité virtuelle (VR) peut permettre de transformer radicalement les techniques d’apprentissage et les stéréotypes, tant sur le plan technique que socio cognitif. Ainsi, des expériences immersives peuvent être utilisée au sein des entreprises ou dans le cadre d’une formation de sensibilisation. Comment lutter contre le sexisme en entreprise et bâtir un plan de prévention contre ces agissement grâce à la réalité virtuelle ?
La réalité virtuelle, une solution de prévention et d’inclusion face au sexisme ?
De fait, il est parfois difficile de se construire des représentations vis-à-vis d’événements non vécu. C’est pourquoi la réalité virtuelle peut constituer un service performant en termes de sensibilisation grâce à une spécificité : l’illusion de la non-médiation. En effet, lorsqu’une personne porte un casque de réalité virtuelle, le média s’efface et la personne qui utilise le masque peut agir et se comporter comme si c’était la réalité. Par conséquent, le témoin d’une situation de harcèlement dans la vie réelle aura plus de facilités à se rendre compte du mal que vit la victime et pourra l’inciter à agir puisque la réalité virtuelle inscrit ces situations dans le vécu émotionnel des spectateurs. Par exemple, le projet EMRPISE (pour EMPathie et Réalité vISuElle) est né d’une collaboration avec notre entreprise « Reverto » dont l’objectif est d’évaluer l’impact d’un dispositif de réalité virtuelle (« La traque ») dans le domaine de la prévention du harcèlement sexuel. Dans ce film en immersion réalisé à partir de la base de témoignages réels, le spectateur incarne une victime de harcèlement sexuel au travail afin que le spectateur. Dans ce cadre, la réalité virtuelle est un outil utile pour attaquer le problème des représentations stéréotypées et identifier la manière d’agir et de s’en détacher. En effet, la réalité virtuelle peut amener à une prise de conscience qui souvent aide à la libération de la parole des personnes qui en sont victimes : ce ne peut être que bénéfique pour le bien être d’une entreprise.
La réalité virtuelle au service du développement de compétences « soft skills » ?
En outre, la réalité virtuelle est un outil utile pour attaquer le problème des représentations stéréotypées et identifier la manière d’agir et de s’en détacher. Par conséquent, elle peut surtout conduire à une application des expériences dans la réalité et à une amélioration de la qualité de vie. En effet, les expériences immersives simulent l’environnement afin de développer un comportement pro social et de rapprocher les collaborateurs. C’est en ce sens qu’il est possible de considérer la réalité virtuelle comme un outil qui permet de développer les « soft skills », ces compétences essentiellement comportementales qui nous permettent de gérer et traverser au mieux, des situations de plus en plus complexes et ambigües. En effet, grâce à la réalité virtuelle, les individus sont mis dans la peau de la victime de sorte qu’ils soient en capacité de ressentir ce que ressent cette personne et de comprendre de quoi il s’agit. Le « Pavillon immersif » a par exemple constitué un catalogue d’applications de sensibilisation de réalité virtuelle au service du développement des compétences soft skills. Leurs collaborateurs ont écrit un livre sur le sujet Former à la réalité virtuelle, comment ls techniques immersives bouleversent l’apprentissage (2019) où ils détaillent diverses méthodes pour mieux prendre en compte le problème du sexisme en entreprise et comment la réalité virtuelle peut contribuer à y remédier. Concrètement, au lieu d’expliquer ce qu’est le sexisme, la réalité virtuelle permet de vivre des expériences en entreprise. Cela permet de changer de perspective et d’aider à mieux comprendre les situations d’autrui en éveillant les consciences et en déconstruisant les préjugés.
La réalité virtuelle, un outil de formation favorable au bien être en entreprise ?
Plus fondamentalement, la VR permet une meilleure inclusion des collaborateurs au sein de l’entreprise, vide de préjugés et de stéréotypes qui sont bien trop souvent véhiculés dans nos sociétés. De fait, le bénéfice en matière d’inclusion se joue aussi sut la sensibilisation en permettant à des individus de prendre la place des victimes. Ainsi, la réalité virtuelle est un formidable média pour la formation dans la mesure où elle offre la possibilité de changer de point de vue et de travailler sur l’empathie. Elle rend accessible l’expérience à tous les collaborateurs et constitue un outil de gestion de l’empathie et d’amélioration des relations au sein de l’entreprise. Par exemple, la start up Reverto est une des premières entreprises sur le marché à utiliser la réalité virtuelle pour lutter contre le sexisme, le harcèlement, les discriminations et améliorer le vivre ensemble Les solutions immersives qu’elle propose (notamment l’expérience où le spectateur est amené à vivre dans la peau de Zoé, une cadre confrontée à des agissements sexistes) sont commercialisées depuis un an et la start up compte décliner ce principe en 2020 pour l’utiliser sur l’inclusion du handicap, la détection du burn out, le harcèlement, les discrimination… Tout ce qui concerne le vivre ensemble en entreprise. Ce programme a été utilisé notamment chez la CGT, la SNCF, Yves ROCHER ou Accor pour sensibiliser les salariés au sexisme en entreprise et prévenir ces agissements.
In fine, la réalité virtuelle facilite l’intégration et la vie en entreprise des personnes concernées. Elle permet de déconstruire les biais inconscients et de réagir face au sexisme en entreprise.