Vous commencez votre semaine de travail par une conversation autour d’un café avec vos collègues, puis vous consultez votre boite mail avant d’entamer la réunion hebdomadaire avec toute l’équipe… jusque-là, pas de soucis.
Puis au moment de retourner à votre bureau pour organiser votre semaine et commencer à travailler, c’est le flou, le vide, le néant. En fait, vous n’avez quasi-rien à faire. Un rêve pour certain, un cauchemar pour ceux qui le vivent au quotidien. S’ils ne risquent pas un burn-out, ils finissent tout de même épuisés, par l’ennui. On appelle ça le bore-out.
Le bore-out, l’inverse du burn-out ?
Vous connaissez surement la notion de burn-out, et peut-être faites-vous partie des 36% de français à en avoir fait la douloureuse expérience.
Contrairement au burn-out, les personnes en situation de bore-out ne sortent pas de leur zone de confort. Elles ne rencontrent plus aucun défi, ne sont plus sollicitées et s’ennuient profondément au travail. Ainsi, le cerveau n’est plus stimulé, ce qui entraine une perte de confiance en soi. Des barrières psychologiques se développent et les personnes en proie à ce mal ne se sentent plus légitimes pour prendre des initiatives, accomplir de nouvelles missions. Une peur de l’échec qui finit par ronger, entrainant de plus graves conséquences.
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Burn-out / bore-out : mêmes symptomes ?
Si ces deux notions semblent diamétralement opposées, il peut cependant être difficile de les différencier, et ce car les symptômes sont quasiment identiques.
Manque d’énergie, Irritabilité, anxiété, mépris de soi, honte, stress chronique, fatigue, insomnies, dépression, crise d’angoisse… Le cerveau finit par fonctionner au ralenti et même quelques tâches superficielles prennent alors beaucoup de temps, les journées peuvent devenir tout autant interminables que lorsque la charge de travail est trop importante. De plus, le doute s’installe. Tout comme en situation de burn-out, la personne concernée doute de sa capacité à bien travailler, d’elle-même et est envahi de pensées parasites.
Se sentir illégitime ou inutile au travail, c’est aussi avoir peur de se faire licencier, mis au placard ou d’être invisible. Imaginez-vous franchir la porte de vos bureaux tous les matins en pensant que votre poste pourrait tout bonnement être supprimé, en angoissant à l’idée de parler de vos résultats ou d’évoquer vos missions de la semaine en réunion. Dès qu’on prononce votre nom, vous imaginez une mauvaise nouvelle.
Des situations qui provoquent de l’anxiété et qui à terme, peuvent conduire à un stress chronique, des crises d’angoisse et un bore-out.
Comment reprérer le bore-out ?
Il peut être difficile d’établir un diagnostic de bore-out sur un salarié en l’observant, et de toutes façons, ce n’est pas le but. Car si les symptômes peuvent différer d’un individu à l’autre ou se confondre avec d’autres maladies professionnelles, certains signaux ne trompent pas et témoignent d’une détresse professionnelle. Le plus important est d’être en capacité de repérer un mal-être au travail.
>Un salarié qui multiplie / prolonge les temps de pause ou ne vient plus au bureau
>Ou qui au contraire ne décolle plus de sa chaise jusqu’à tard tous les soirs
>Un salarié isolé, qui ne mange plus avec ses collègues et qui se renferme sur lui-même.
>Un salarié émotionnellement instable, qui a du mal à se concentrer, qui oublie facilement des informations et qui est constamment fatigué
Comment aider un salarié en bore-out ?
Une fois un salarié en difficulté repéré, il est indispensable de faire un point avec lui pour connaître les raisons de son mal-être au travail. Le manager se doit de faire le premier pas, car le salarié ne se plaindra pas forcément de sa situation, il n’en est peut-être d’ailleurs pas conscient. Alors faire des points individuels avec les membres de son équipe est essentiel, afin de ne pas passer à côté. Cela permet également de bâtir une relation de confiance.
Puis, ensemble, vient le moment de trouver des solutions pour stimuler de nouveau le salarié. Ainsi, ne lui proposez pas d’emblée de prendre des vacances, ce n’est pas forcément la solution. Au contraire, pour inverser ce sentiment d’inutilité, il est primordial de redéfinir sa fonction, ses compétences, ses envies.
Favoriser l’autonomie
Établissez ensemble une semaine-type réaliste. Un salarié en bore-out est un salarié qui souhaite être utile à sa juste valeur. Les missions définies ensemble dans cette semaine-type doivent permettre au salarié d’être autonome, pour palier un manque d’activité.
Proposez des formations internes
En effet, si certaines périodes sont plus creuses que d’autres, le salarié doit pouvoir utiliser son temps pour être utile à son entreprise, ou pour son propre développement personnel. Pourquoi ne pas lui proposer des formations innovantes permettant de développer ses compétences ?
Favorisez un management participatif
Si un de vos salarié se trouve en situation de bore-out, il n’est peut-être pas seul et cela témoigne souvent d’une charge de travail mal répartie sur les différents postes. Et si vous redéfinissiez votre organisation interne ? Un organigramme hiérarchique standard a l’avantage de situer chacun dans une chaine mais donne peu d’information sur les missions de chacun.
Préférez plutôt un fonctionnement par réseau, en fonctionnant avec différents pôles, qui gravitent autour de la direction. Ces pôles, connectés entre eux fonctionnent de manière plus autonome. La communication entre les différentes unités est favorisée et permet à chacun de prendre des initiatives, de créer ou prendre part à des projets et d’innover.