Vendredi 7 Février 2020, à l’occasion du séminaire mensuel de recherche du laboratoire ELICO, REVERTO a présenté ses travaux sur l’expérience LA TRAQUE. Pendant 10 minutes, ce contenu en 360° projette le spectateur dans la peau d’une femme victime de harcèlement sexuel au sein d’une entreprise.

Avec l’aide de Françoise Poyet, Jean-Claude Regnier et Nadja Acioly- Régnier, professeurs des universités de Lyon, nous avons évalué l’impact de cette expérience sur 25 étudiants.

DE L’IMMERSION AUX EMOTIONS

Au fil de l’expérience, les scènes deviennent de plus en plus intenses jusqu’à conduire à des propositions sexuelles explicites. Cette variation se retrouve aussi dans les émotions ressenties par les participants. Au début du film, les personnes ressentent de la joie et une intensité d’émotions plutôt faible. Mais très vite, cette joie est remplacée par du dégout, du mépris, et les participants finissent par ressentir une colère et des émotions très intenses.

Le fait de ne pouvoir agir sur la situation les amène aussi à ressentir beaucoup d’impuissance et de frustration.  Comme beaucoup de victimes, dans le casque nous ne pouvons agir et restons bloqués dans notre situation.

 

Pendant l’expérience, tout le monde ne réagit pas de la même façon et ne ressent pas les mêmes sensations. Les émotions seraient genrées, les hommes ressentent plus de mépris, mais moins de dégout ou de tristesse. Les sensations seraient aussi liées aux capacités empathiques personnelles des spectateurs. Les personnes peu ou hyper empathiques seraient plus surprises en vivant cette expérience.

DANS LA PEAU DE LUCIE

Cette expérience est tournée à la première personne dans le but de comprendre ce que vit la victime. Le résultat semble atteint car 64% des participants se sont bien identifiés à la victime. Les autres se retrouvent plutôt dans le rôle du collègue qui observe cette situation survenir. Ce qui les ramènerait à leur propre vécu de témoin.

UNE RESPONSABILITE PARTAGEE

Les participants ont aussi eu à classer les différents acteurs en fonction de leur responsabilité. Selon les données récupérées, l’agresseur serait le premier responsable de la situation. Mais, la différence entre les personnages reste très faible. Les spectateurs considèrent donc que la responsabilité se partage entre tous les membres de l’entreprise présents pendant l’évènement. Un témoin inactif serait presque aussi responsable que l’agresseur. La victime est classée en dernière position mais avec très peu d’écart.

UN OUTIL POSITIF ET EFFICACE

Le contenu est positivement perçu par 96% des étudiants. Il permet de se mettre à la place de Lucie et la technologie est très attrayante.

Les utilisateurs pensent aussi que le contenu sera plus utile pour les hommes « pour se mettre à la place de la victime ». Pour les femmes, ce type de situation serait « quotidiennes ». Le film leur serait tout de même utile pour « montrer comment réagir » et leur « fournir des outils de défense ».

Les réserves émises concernent la mise en place du contenu. Selon eux, il devra être proposé avec des solutions, des débats et des clés délivrées par des professionnels. C’est pour cette raison que REVERTO travaille avec des psychologues, des formateurs et des cabinets de conseils pour accompagner cet outil et lutter efficacement contre le harcèlement au travail.