Depuis l’apparition du mouvement metoo, les scandales se multiplient. Sport, politique, entreprise… aucun secteur n’est épargné et des révélations dramatiques font les Unes des journaux tous les mois. Pourtant, dans toutes les structures, le sexisme comme le harcèlement sexuel doivent faire l’objet d’une politique de prévention et les cas révélés en interne doivent être pris en charge. Comment expliquer alors que tant d’entreprise se retrouvent sous le feu d’un scandale ?

Petit rappel légal

La règlementation du sexisme en entreprise est toute récente, elle est entrée dans le code du travail en 2015. Elle définie le sexisme comme étant « tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». L’auteur d’agissement sexisme peut être sanctionné (sanction allant d’un blâme au licenciement).

Le harcèlement sexuel, lui, est défini dans le code pénal comme « le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers. […] ». Les sanctions peuvent aller jusqu’à une peine de prison.

Des comportements quotidiens et acceptés

En lisant ces définitions, tout le monde peut se dédouaner d’avoir été un jour l’auteur de ces actes. Eh bien, que celui qui n’a jamais fait une blague de cul sur son lieu de travail me jette la première pierre ! Deux blagues à caractères sexuels dans un openspace peuvent être considérées comme étant du harcèlement sexuel. Côté sexisme, dire à une collègue qu’elle a ses règles lorsqu’elle est énervée ou faire remarquer à un collègue qu’il a pris un RTT lorsqu’il part tôt pour chercher ses enfants en est clairement. Pour autant, ces comportements sont fréquents et tolérés.

Des non-dits qui finissent par fuiter

« Au sein d’une entreprise dans laquelle je travaillais, on surnommait le responsable des consultants gratte couille. En effet, quand une femme venait dans son bureau, il se tripotait en mettant la main dans les poches lorsqu’il parlait. Tout le monde connaissait ce surnom ». « Ah, c’est vrai il est un peu lourd mais bon, il n’est pas méchant » … Les non-dits sur certains comportements sont nombreux et peuvent se retrouver un jour en Une d’un journal.

Pas dans mon pays !

La stratégie du déni est souvent adoptée face au sexisme et au harcèlement sexuel. Lors de salons ou RDV, les entreprises répondent souvent « c’est intéressant mais ça n’arrive pas chez nous ». Dans les chiffres 8 femmes sur 10 sont confrontées au sexisme sur leurs lieux de travails. Pour le harcèlement sexuel au travail, c’est 3 femmes sur 10 en France. Nier c’est donc repousser un problème futur.