Détection du burn-out post covid : prévention au suicide

Publié le 07 Avr 2021
Mise à jours le 16 Avr 2024

Lors du premier confinement, Batiste a fait du télétravail de chez lui. En effet, cet ingénieur en électricité pour un groupe international a vu, comme beaucoup d’autres Français, son rythme de vie s’arrêter. Lui qui avait pour habitude de se rendre chaque matin à vélo sur son lieu de travail, il vit le confinement comme une vraie perte de routine. Les effets du confinement de mars ont eu un impact dévastateur sur le monde du travail économiquement et moralement parlant entraînant des burn-out.

Quelles sont les conséquences du confinement sur les salariés et managers ?

Les restrictions sanitaires ont eu un effet dévastateur sur le capital santé des collaborateurs en mal de lien social. En effet, l’isolement de Batiste télétravailleur et de ses autres collègues en chômage partiel, augmente leur stress et leurs chances de faire un burn-out. De plus, la conjoncture économique actuelle procure un sentiment d’insécurité. Batiste s’use à enchaîner les heures supplémentaires assis sur son canapé, l’ordinateur sur la table basse. Sa posture de travail l’empêche d’être productif et la connexion de chez lui ne l’aide pas à atteindre les objectifs. Alors, pour avoir la chance de rester dans l’entreprise, il est prêt à tout pour rendre le dossier en temps et en heure. Quant à Frédéric, son collègue au chômage partiel, il est contraint de travailler afin de surmonter ses difficultés financières. Pour Hélène, la situation est tout aussi grave. Elle a été poussée à démissionner de son poste.

Les acteurs de la santé au travail tirent la sonnette d’alarme. Ils ont constatés un épuisement total de la population à la sortie du 1er confinement (du 17 mars au 11 mai). Le taux de chômage, de dépression, de burn-out et de risques de suicide est élevé. Les psychologues qui constatent cette dégradation de la santé psychique des employés passent une alerte suicidaire. La Covid- 19 produit de l’anxiété face à ce sentiment d’impuissance et de fatalité qui entraîne la ruine, le divorce, la dépression et le suicide de certains.

Une étude par sondage auprès de 2000 Français a été commandée par la fondation Jean Jaurès pour alerter sur les risques de suicide de l’après-confinement. Celle-ci révèle une forte augmentation des idées suicidaires à la sortie du premier confinement. Effectivement, selon le sondage, 20 % ont pensé au suicide cette année. Parmi eux, 27 % sont passés à l’action. De plus parmi ceux qui ont pensé à se suicider, ils étaient 11 % pendant le confinement et 17 % à la fin de celui-ci. Le risque est donc plus élevé au moment du déconfinement. Le médecin Michel Debout, aussi membre de l’observatoire national du suicide, nous met en garde contre ce second confinement où l’on pourrait s’attendre à un risque de suicide encore plus élevé.

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Quelles sont les conséquences du confinement sur les entreprises et pour l’économie du pays ?

L’entreprise où travaille Batiste est fortement touchée par la crise de la corona. Comme de nombreuses entreprises en France, ces conséquences sanitaires entraînent des plans de licenciements massifs. En effet, selon les économistes, de nombreux dépôts de bilan sont prévisibles. De plus, le confinement de mars 2020 a engendré la perte de pouvoir d’achat d’un quart des ménages. De ce fait, les associations craignent de voir 1 million de pauvres de plus sur les 9,3 millions de 2018. Cela serait dû aux 730 000 postes supprimés que l’Insee projetait avant l’annonce du second confinement. Cette situation amène la ruine et la perte de morale des salariés, mais aussi des chefs d’entreprise qui font face à une crise décisive.

Pour les entreprises, les risques de burn-out, entrainant parfois au suicide, affaiblissent d’autant plus leurs pérennités. Elles doivent alors faire attention aux risques psychosociaux (RPS) post covid au sein de leurs entités. Effectivement, le confinement et le télétravail nuit à la sociabilité en entreprise. Cela entraîne un détachement des collaborateurs à leur travail, qui deviennent alors de moins en moins motivés. Le temps du travail n’est alors plus respecté, la productivité est au plus bas et le turnover à son comble. Ce climat social engendre une hausse des taux d’accidents du travail, des arrêts maladie, des angoisses et du surmenage pouvant mener jusqu’au suicide. L’image de l’entreprise en paie les conséquences.

Par ailleurs, les RPS sont plus susceptibles d’apparaître lorsque les conditions de travail sont difficiles et demande une forte productivité. Le manque d’autonomie et de précisions dans les tâches données peut également favoriser ces risques de dépression. Mais aujourd’hui, ce sont toutes les entreprises qui se doivent de faire attention et gérer les RPS car les changements d’organisation dans le travail, nécessaires pour contrer la Covid, sont sujet aux risques psychosociaux.

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Quelles actions les entreprises doivent-elles mettre en place pour diminuer les risques ?

Comme nous l’avons vue, les conséquences psychiques peuvent être très lourdes pour les collaborateurs. Les entreprises se doivent tout d’abord de garder de la souplesse et surtout leur empathie. En effet, un sentiment d’intolérance ne ferait qu’aggraver la situation.

Les sociétés sont mobilisées sur les restrictions sanitaires en fournissant le gel hydroalcoolique et les masques chirurgicaux. Elles devraient également se mobiliser à même hauteur d’échelle sur les effets du confinement et de l’après-confinement. Nous parlons de la moitié des salariés français qui se seraient trouvés en détresse psychologique. Leur bien-être diminuera alors les effets néfastes du confinement sur les entreprises.

Afin de surveiller à ce que les entreprises prennent les mesures nécessaires pour la santé de leurs employés l’article L.412-1 du Code du travail donne des obligations aux employeurs. Effectivement, ces derniers ont pour mission de mener des actions de prévention, d’information et de formation sur la santé physique et psychologique des collaborateurs. Cela est basé sur une obligation de moyen renforcé qui rend l’employeur proactif. C’est-à-dire, celui-ci voit sa responsabilité s’engager en cas d’accident sauf s’il est dans la capacité de pouvoir démontrer qu’il a pris les mesures de prévention nécessaires. Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) doit aujourd’hui être réactualisé et republier afin de comprendre les RPS liés au covid.

Pour finir, des solutions peuvent être mises en place afin de prendre la température de la santé mentale en interne. En effet, vous pouvez faire circuler un questionnaire d’enquête anonyme à l’ensemble de vos salariés, ou encore mettre en place un baromètre et une boîte à idée d’amélioration.

En conclusion, nous pouvons dire qu’il est important aujourd’hui de mobiliser l’ensemble des collaborateurs et représentant du personnel sur les risques de burn-out et de suicide. Reverto s’engage à vous accompagner dans cette démarche d’importance considérable, qui est la formation aux risques psychosociaux.

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