Agissement sexiste : ce que dit le Code du travail et comment agir

Publié le 22 Sep 2021
Mise à jours le 14 Jan 2025

En France, les agissements sexistes au travail demeurent un problème majeur, touchant une proportion importante de salariés, notamment des femmes. D’après une étude de l’IFOP pour l’Observatoire européen du sexisme et du harcèlement sexuel au travail, 55 % des femmes ont déjà été confrontées à une forme de sexisme dans leur carrière. Ces comportements, banalisés sous le terme de « sexisme ordinaire », créent pourtant un climat de travail toxique, pouvant entraîner des conséquences graves sur la santé mentale et l’efficacité collective.

Face à ce fléau, la législation française a renforcé son arsenal pour protéger les salariés et responsabiliser les entreprises. Cet article décrypte ces lois, explique leurs implications concrètes, et met en lumière des solutions pour prévenir efficacement ces comportements.

Que dit le Code du travail sur les agissements sexistes ?

Une définition légale claire

Depuis la loi « Travail » du 17 août 2015, les agissements sexistes sont spécifiquement interdits dans le Code du travail, à l’article L.1142-2-1. Cette législation définit ces comportements comme :
« Tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. »

Cette avancée juridique a permis de donner une visibilité accrue à ces comportements souvent banalisés. Cependant, cette définition large nécessite des efforts pour être correctement interprétée et appliquée.

Exemples concrets d’agissements sexistes

Pour mieux comprendre cette définition, voici quelques exemples typiques :

  • Remarques récurrentes sur les compétences d’une femme en raison de son genre (« C’est étonnant de voir une femme gérer ce type de projet »).
  • Blagues déplacées ou stéréotypées (« Les hommes ne savent pas s’organiser »).
  • Comportements qui excluent systématiquement un collaborateur ou une collaboratrice en raison de son sexe (éviction d’une femme lors de discussions techniques).

Ces exemples montrent que le sexisme peut être subtil, mais ses effets sont bien réels : perte de confiance en soi, détérioration de l’ambiance de travail, et risques psychosociaux accrus.

Sexisme Travail
Source : Pexels
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Les obligations des employeurs : prévenir et agir

Responsabilités légales

Les employeurs ont une obligation légale de prévenir les comportements sexistes en entreprise. Cela inclut :

  • L’intégration de la prévention dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) : Ce document doit inclure une évaluation spécifique des risques psychosociaux, incluant les agissements sexistes.
  • La désignation d’un référent harcèlement sexuel au sein du Comité social et économique (CSE), conformément à l’article L.2315-52 du Code du travail.
  • L’organisation de formations et de campagnes de sensibilisation pour l’ensemble des collaborateurs.

En cas de manquement, les employeurs risquent d’être tenus civilement responsables des agissements sexistes ayant lieu dans leur entreprise.

Sanctions possibles

Les sanctions pour un salarié auteur d’agissements sexistes peuvent inclure :

  • Une mise à pied disciplinaire.
  • Une mutation, voire un licenciement pour faute grave.
  • Une inscription dans son dossier professionnel, pouvant affecter son évolution de carrière.

Pour l’employeur, les sanctions peuvent être encore plus lourdes : condamnation civile pour manquement à l’obligation de sécurité, atteinte à l’image de marque de l’entreprise, et baisse de la productivité liée à une dégradation du climat social.

Agissements sexistes et harcèlement sexuel : quelles différences ?

Harcèlement sexuel : une définition spécifique

Le harcèlement sexuel, régi par l’article L.1153-1 du Code du travail, se distingue des agissements sexistes par son caractère directement lié à des propos ou comportements à connotation sexuelle. Il inclut notamment :

  1. Des comportements ou propos à connotation sexuelle répétés, créant une situation intimidante, hostile ou offensante.
  2. Toute forme de pression, même unique, exercée pour obtenir un acte de nature sexuelle.

Différence clé : le lien avec le genre

Les agissements sexistes, en revanche, ne nécessitent pas de connotation sexuelle. Ils reposent uniquement sur des stéréotypes de genre.
Exemple : Une femme se voit refuser une promotion parce que « ce poste nécessite une autorité qu’on n’attend pas d’une femme ».

Bien que distincts, ces deux notions sont souvent liées et participent d’un climat de discrimination. C’est pourquoi une approche globale est nécessaire pour les prévenir.

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Un cadre pénal pour renforcer la lutte contre le sexisme

En complément du Code du travail, le Code pénal réprime également certains comportements sexistes graves sous la notion d’outrage sexiste. Cette infraction, introduite par la loi n° 2018-703 du 3 août 2018, est définie par l’article 621-1 comme :
« Le fait d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui porte atteinte à sa dignité ou crée une situation intimidante, hostile ou offensante. »

Les sanctions prévues incluent :

  • Une amende de 750 € pour une infraction simple (contravention de 4ᵉ classe).
  • Une amende de 1 500 € en cas de circonstances aggravantes (contravention de 5ᵉ classe).

Ces mesures visent à responsabiliser les auteurs et à renforcer la protection des victimes, même dans un cadre professionnel.

Sensibilisation et prévention : les solutions indispensables

Pourquoi sensibiliser ?

La prévention des agissements sexistes repose sur une sensibilisation continue. Les employés doivent être formés pour identifier ces comportements et comprendre leur impact. Sans cette prise de conscience, les stéréotypes de genre restent souvent invisibles pour ceux qui les perpétuent.

Formations immersives en réalité virtuelle

Chez Reverto, nous proposons des formations en réalité virtuelle, qui plongent les participants dans des situations réalistes. Cette approche innovante permet :

  • Une prise de conscience immédiate grâce à l’expérience immersive.
  • Un impact émotionnel fort, facilitant un changement durable des comportements.
  • Une meilleure compréhension des conséquences des agissements sexistes.

Les retours d’expérience montrent que ces formations renforcent la cohésion des équipes et améliorent le climat social en entreprise.

Conclusion : agir ensemble contre le sexisme ordinaire

Les agissements sexistes au travail ne doivent pas être banalisés. Grâce à un cadre législatif renforcé et à des outils modernes comme la réalité virtuelle, il est possible de prévenir ces comportements et de promouvoir un environnement de travail respectueux et inclusif. Pour les employeurs, agir contre le sexisme n’est pas seulement une obligation légale : c’est un levier pour renforcer la confiance, l’engagement et la productivité des collaborateurs.

Vous souhaitez sensibiliser vos équipes ? Contactez-nous dès aujourd’hui pour découvrir nos formations immersives en réalité virtuelle. Ensemble, construisons un avenir professionnel sans sexisme.

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